"Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c’eût été un pauvre vieux homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?"
Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris
Baudelaire te donne-t-il une raison supplémentaire d'ouvrir les fenêtres ?
Je sais que tu dessines aussi les ouvertures vues de l'intérieur et les perspectives qu'elles offrent sur le monde...
Dedans ? Dehors ? la palette est infinie.
Que se cache-t-il dans nos intérieurs minuscules au regard du vaste monde ?
Bonne semaine, et merci pour ces façades du monde entier qui éclairent notre matin !
Il y a beaucoup de portes aussi dans mes carnets et j’ai fait une série d’une vingtaine de portes cévenoles il y a quelques années. C’est surtout les textures variées, les formes, les essences et les accidents de ces portes qui me plaisent. Elles sont souvent rafistolées, usées. Je crois que j’aime la marque du temps qui passe.
Il y avait aussi les cheminées, toutes différentes dans le sud du Portugal, j’en ai fait une page entière de mon carnet.
Mais moins de fenêtres, je pense. Ou plus souvent avec vue sur l’extérieur, en ce moment.
Là, je pars pour le Maroc, je verrai bien ce qui me « tape dans l’œil ».
De retour. Peu dessiné de portes faute de temps, et souvent d’espace (les rues sont trop étroites pour y stationner un carnet et un crayon à la main…) mais waouh ! Le voyage est une fenêtre sur le monde qui apporte un grand coup de vent 💨 et de fraîcheur, qui rafraîchit le regard, l’attention !
J'ai reconnu ma maison. Il y a une fenêtre un peu originale je me ferai un plaisir de te la montrer. Sinon j'avais appris lors de ma 1ere année d'études en psychosociologie que s'il n'y a pas de rideaux aux fenêtres des maison du Nord. Il est d'usage dans la culture de ne pas regarder ce qui se passe à l'intérieur. La pudeur est dans les yeux de tous ... partage d'une culture. Respect croisé. Je pense qu'il n'y a pas de rideaux pour laisser entrer le maximum de lumière du jour en hiver. Mais ce n'est qu'une hypothèse... tu as bien raison de parler de force de l'habitude ... c'est le reflet d'appartenance à une culture... un pays... une géographie... merci de me faire réfléchir dès poltron minet.
La culture de ne pas regarder ce qui se passe autour de soi ... j'y avais été hyper sensibilisé pour l'Inde où il n'y a aucune intimité, c'est donc les autres à le créer en ne regardant pas. Intéressant ....
Ton titre me fait penser à celui du livre sur la CNV: les mots sont des fenêtres ou bien des murs. Alors les fenêtres sont des ouvertures. Dans une maison il y a des murs et des fenêtres pour l’ouverture. Merci de nous aider à poser nos regards sur nos ouvertures, en ce début de printemps. Moi aussi je n’aime pas du tout les fenêtres guillotines précisément car elles ne sont pas vraiment des ouvertures. Et que la maison de Clothilde est belle puisque maintenant on sait que c’est la sienne!
Je ne connaissais pas l astuce d appuyer sur le titre. Bravo pour cette news que je lis avec plaisir toutes les semaines. J ai plein de portes et de fenêtres aussi en photo🤭
"Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c’eût été un pauvre vieux homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?"
Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris
Baudelaire te donne-t-il une raison supplémentaire d'ouvrir les fenêtres ?
Je sais que tu dessines aussi les ouvertures vues de l'intérieur et les perspectives qu'elles offrent sur le monde...
Dedans ? Dehors ? la palette est infinie.
Que se cache-t-il dans nos intérieurs minuscules au regard du vaste monde ?
Bonne semaine, et merci pour ces façades du monde entier qui éclairent notre matin !
Merci mathieu de nous enchanter de bon matin !
Merci Mathieu de nous rappeler les mots du grand Charles ( l’autre..)
Que c’est beau! Merci Mathieu
Il y a beaucoup de portes aussi dans mes carnets et j’ai fait une série d’une vingtaine de portes cévenoles il y a quelques années. C’est surtout les textures variées, les formes, les essences et les accidents de ces portes qui me plaisent. Elles sont souvent rafistolées, usées. Je crois que j’aime la marque du temps qui passe.
Il y avait aussi les cheminées, toutes différentes dans le sud du Portugal, j’en ai fait une page entière de mon carnet.
Mais moins de fenêtres, je pense. Ou plus souvent avec vue sur l’extérieur, en ce moment.
Là, je pars pour le Maroc, je verrai bien ce qui me « tape dans l’œil ».
Alors, alors ce coup de coeur au Maroc ? Belle semaine
De retour. Peu dessiné de portes faute de temps, et souvent d’espace (les rues sont trop étroites pour y stationner un carnet et un crayon à la main…) mais waouh ! Le voyage est une fenêtre sur le monde qui apporte un grand coup de vent 💨 et de fraîcheur, qui rafraîchit le regard, l’attention !
J'ai reconnu ma maison. Il y a une fenêtre un peu originale je me ferai un plaisir de te la montrer. Sinon j'avais appris lors de ma 1ere année d'études en psychosociologie que s'il n'y a pas de rideaux aux fenêtres des maison du Nord. Il est d'usage dans la culture de ne pas regarder ce qui se passe à l'intérieur. La pudeur est dans les yeux de tous ... partage d'une culture. Respect croisé. Je pense qu'il n'y a pas de rideaux pour laisser entrer le maximum de lumière du jour en hiver. Mais ce n'est qu'une hypothèse... tu as bien raison de parler de force de l'habitude ... c'est le reflet d'appartenance à une culture... un pays... une géographie... merci de me faire réfléchir dès poltron minet.
La culture de ne pas regarder ce qui se passe autour de soi ... j'y avais été hyper sensibilisé pour l'Inde où il n'y a aucune intimité, c'est donc les autres à le créer en ne regardant pas. Intéressant ....
Biz à ma belle amie !
Ton titre me fait penser à celui du livre sur la CNV: les mots sont des fenêtres ou bien des murs. Alors les fenêtres sont des ouvertures. Dans une maison il y a des murs et des fenêtres pour l’ouverture. Merci de nous aider à poser nos regards sur nos ouvertures, en ce début de printemps. Moi aussi je n’aime pas du tout les fenêtres guillotines précisément car elles ne sont pas vraiment des ouvertures. Et que la maison de Clothilde est belle puisque maintenant on sait que c’est la sienne!
C'est parfois violent les acronymes... ;-)
J'ai été obligé d'aller voir ce qui se cachait derrière CNV !
La communication peut-elle être violente ?
Ne porte-t-elle pas en elle le souhait du partage et de l'altérité ?
Merci David de me faire réfléchir de bon matin
Mathieu je n'y crois pas .... CNV quand mëme ca change la vie, en toute simplicité.
Parles tu de communication ou de conversation ... à suivre ! Biz
Oui j'y avais pensé ....tu te souviens ... de nos stages de CNV :)
J’aime beaucoup ton titre et ce que tu dis sur ce qui nous interpelle. Les couleurs de tes dessins sont vibrantes.
Merciiiiii
Dans un monde dominé par Windows, tu nous rappelles que ´fenêtres’ a un tout autre sens, bien plus beau et pudique que celui exploité par Microsoft
mais ouiiiiiiiii
Je ne connaissais pas l astuce d appuyer sur le titre. Bravo pour cette news que je lis avec plaisir toutes les semaines. J ai plein de portes et de fenêtres aussi en photo🤭
Moi non plus et je trouve que ça change tout!
Je vais le redire de temps à autres !
Merci Claire !
J'aime toutes ses envolées lyriques mais je me contenterai d'un "que j'aime tes dessins"
Merci Caroline ! Cela me touche et je t'envoie plein de bisouxxxx