Dans mes carnets de voyage, je dessine des habitations et donc beaucoup de portes, de fenêtres et mon regard s’est aiguisé ; je porte une attention toute particulière sur la forme , les découpes, les couleurs des fenêtres, des volets, des portes, des ouvertures.
Un jour, je me suis même demandé si ce n’est pas ce que j’avais dessiné le plus, oui des fenêtres !
C’est fou comme l’habitude crée des réflexes. J’ai toujours du mal avec les fenêtres que je surnomme guillotine, aux Etats-Unis et en Grande Bretagne. L’autre jour, j’ai cru que j’allais passer par-dessus bord. La fenêtre s’ouvrait vers l'extérieur … Imaginez ! J’ai ouvert et j'ai été entraînée par mon élan, c’était aux Pays-Bas.
Alors cette semaine, j’ai fait un choix de fenêtres et de portes. Ce que je préfère, perso, c’est de regarder chez les gens, alors c’est vrai que les pays du nord, c’est parfait pour ma curiosité . Le reste d’une culture “protestante” où les gens n’ont rien à cacher, d’où l’absence de rideaux ? C’est une explication qu’on m’avait donnée, il doit y en avoir d’autres.
Le soleil, le printemps, les odeurs de glycine et de lilas … profitez bien de ces belles journées ! À jeudi prochain. Virginie L / La Vie en Lumières
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Dans l’ordre d’apparition : Belgique / Ile de Vancouver / Bruxelles / Guadeloupe / Corse / Jaisalmer / Tbilisi / Écosee / Le Marais
"Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c’eût été un pauvre vieux homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?"
Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris
Baudelaire te donne-t-il une raison supplémentaire d'ouvrir les fenêtres ?
Je sais que tu dessines aussi les ouvertures vues de l'intérieur et les perspectives qu'elles offrent sur le monde...
Dedans ? Dehors ? la palette est infinie.
Que se cache-t-il dans nos intérieurs minuscules au regard du vaste monde ?
Bonne semaine, et merci pour ces façades du monde entier qui éclairent notre matin !
Il y a beaucoup de portes aussi dans mes carnets et j’ai fait une série d’une vingtaine de portes cévenoles il y a quelques années. C’est surtout les textures variées, les formes, les essences et les accidents de ces portes qui me plaisent. Elles sont souvent rafistolées, usées. Je crois que j’aime la marque du temps qui passe.
Il y avait aussi les cheminées, toutes différentes dans le sud du Portugal, j’en ai fait une page entière de mon carnet.
Mais moins de fenêtres, je pense. Ou plus souvent avec vue sur l’extérieur, en ce moment.
Là, je pars pour le Maroc, je verrai bien ce qui me « tape dans l’œil ».