Vous rêvez de rouge et vert, de brillant-scintillant ou de déco minimaliste ? Vous en êtes au thé de Noël ou déjà au champagne ? Je me permets de vous soustraire quelques minutes à cette ambiance festive pour vous emmener vous montrer des NUs. C’est audacieux ? Permettez que j’ose ….
Il y a très longtemps, alors que je n’avais pas tenu de crayon depuis des années, j’ai rejoint un atelier pour dessiner du nu, juste pour une fois. Ce fut une après-midi déterminante et marquante.
D’abord j’ai découvert le plaisir de dessiner : j’étais dans le flow comme on dirait aujourd’hui, et je n’ai pas vu le temps passer. Ensuite, j'ai aussi compris que le plaisir était dissocié de la prouesse et du “bien-fait” : je pouvais donc continuer à dessiner même si ce n’était pas beau, même si …. Le tout début d’une longue quête pour s’affranchir du regard de l’autre, tout au moins dans la phase de création.
Je me souviens aussi très bien de la manière dont je réagis devant un corps nu et inconnu. J’ai regardé d'abord, et avec insistance, le tout avec des yeux de fille : un regard fait de jugement, d’évaluation, screenant les seins, les fesses, la cellulite. Je ne pouvais pas détacher mes yeux, et donc impossible de dessiner. Puis il y a eu un déclic, et je ne vis plus que courbe, forme, plein, vide, arabesque, délié et et c’était parti.
Chaque année dans l’atelier où j'ai été pendant plus de 10 ans, on avait, au minimum, une séance de nu.
Je dois avouer que j’étais de très mauvaise compagnie ce jour-là. J’aime le rapide, le pris sur le vif, les grandes lignes ; quelques traits de fusain pour suggérer, évoquer plutôt que souligner et détailler. Alors si je vous dis qu’au-delà de 10 mn, je m’ennuie, vous comprendrez que mes compères étaient un peu agacés, elles qui souhaitaient des poses longues !
Lors d’une séance de nu, on fait plein de dessins, on les empile puis on les range ; c’est aussi intéressant de revenir après, longtemps après et d’ajouter d’autres matières, de la couleur. Je me dis toujours qu’un jour, je le ferai.
Dans cette lettre, le froid n’a pas eu prise, mais dans la vraie vie, il est bien là dehors ! Emmitouflez-vous bien et belle semaine à vous. À jeudi prochain, Virginie L
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À quand un grand format !
Merci beaucoup Virginie pour cette nouvelle. Ton récit sur la découverte du nu, ta progression dans le ressenti et l'expression, enfin tes compositions sont très émouvantes car remplies d'humanité. Ca me fait penser aux nus de Toulouse Lautrec, de Bonnard (il y en a un fantastique à la collection Morozov).